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La Faïencerie de Digoin-Sarreguemines

S’il y a des objets que tous les chineurs connaissent et qui, comme pour moi, marquent le début de nombreuses années passées à chiner, c’est bien la faïence de Digoin-Sarreguemines. On ne s’en lassera jamais! L’histoire de la faïencerie a débuté en 1790 à Sarreguemines, en Moselle. Fondée par les frères Jacobi et Joseph Fabry, […]

S’il y a des objets que tous les chineurs connaissent et qui, comme pour moi, marquent le début de nombreuses années passées à chiner, c’est bien la faïence de Digoin-Sarreguemines.

On ne s’en lassera jamais!

L’histoire de la faïencerie a débuté en 1790 à Sarreguemines, en Moselle.

Fondée par les frères Jacobi et Joseph Fabry, elle connait des débuts compliqués: les difficultés d’approvisionnement en matières premières, l’hostilité et la méfiance des habitants, la concurrence des manufactures anglaises et françaises. Puis la révolution.

En 1800 , l’entreprise est rachetée par Paul Utzschneider, un bavarois.

Afin de redynamiser son activité, il introduit des techniques en provenance d’Angleterre, dont l’impression. Ainsi, il industrialise grandement sa production et diminue son coût.

Forte de clients prestigieux, tel Napoléon Ier, la faïencerie de Sarreguemines connait rapidement une période de prospérité. Sa croissance est telle que de nouveaux ateliers sont ouverts.

En 1836, Utzschneider cède la gestion à Alexandre de Geiger, son gendre.

Celui-ci conclura rapidement un accord avec Villeroy & Boch. Au lieu d’entrer en concurrence, les deux manufactures se partagent alors le marché. Ainsi, leurs activités respectives connaissent une nouvelle période de grande croissance.

Au milieu du 19ème siècle, en pleine révolution industrielle, les ateliers sont modernisés. Les principales améliorations sont d’ordre énergétiques. Ainsi apparaissent les nouvelles usines vapeur.

A la fin du 19ème siècle, à côté des usines, cheminées et ateliers, des lieux de vie pour les employés et leurs familles sont aménagés par la faïencerie, modelant ainsi une ville dans la ville. L’idée qui prévalait alors chez certains patrons éclairés était de « prendre soin » de leurs ouvriers afin qu’ils soient heureux – voire fiers – de leur entreprise, productifs au travail et fidèles à l’employeur qui pouvait leur garantir du travail sur plusieurs générations. L’attention aux ouvriers passait par la construction de logements, d’écoles, de centres de soins, équipements que la société ne pouvait pas encore leur offrir de manière généralisée.

En 1871, l’Allemagne annexe la Lorraine et Alexandre de Geiger se retire à Paris. Il cède sa place à son fils : Paul de Geiger.

Alors considérée comme l’une des plus grandes faïenceries d’Europe, la manufacture de Sarreguemines ouvre deux nouvelles succursales. L’une se situe à Digoin, l’autre à Vitry-le-François.

EN 1913 Paul de Geiger décède et, Utzschneider & Cie est divisée en deux sociétés.D’un côté la faïencerie de Sarreguemines, alors allemande, de l’autre les usines françaises.

Pendant la Première Guerre mondiale, Sarreguemines produit les célèbres faïences patriotiques de l’artiste française Madeleine Zillhardt, dont l’œuvre Fluctuat nec mergitur (Paris bombardé, jurons de ne pas oublier- devise de la ville de Paris) est aujourd’hui exposée au Musée de l’Air et de l’Espace pour commémorer la Grande Guerre.

En 1919, l’entreprise se reconstitue sous le nom de Sarreguemines-Digoin-Vitry-le-François et est administrée par la famille Cazal.

Mais, pendant la seconde guerre mondiale, elle est mise sous séquestre et sa gestion confiée à Villeroy & Boch. Une partie de la production est alors commercialisée au profit de la firme allemande. Mais les bombardements successifs détruisent une partie des locaux de production. 

Une seule usine reprendra son activité après la guerre.

En 1979, Lunéville-Badonviller-St-Clément la rachète et abandonne la réalisation de vaisselle. Le carrelage est désormais l’unique production de la manufacture.

C’est pourquoi, à partir 1982, celle-ci se nomme “Sarreguemines Bâtiment”.

En 2002, peu après la reprise de la manufacture par des employés devenus actionnaires, elle est alors nommée “Céramiques de Sarreguemines”.

Ce dernier soubresaut ne sauvera pas l’ancienne faïencerie de Sarreguemines qui fermera ses portes en 2007.

Sources:

https://terresdest.fr/faiencerie-de-sarreguemines/

https://blog.debutdeserie.com/la-faiencerie-digoin-et-sarreguemines/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Faïence_de_Sarreguemines

https://www.sarreguemines-museum.fr/fr